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mardi 23 juin 2009

BIENVENUE SUR LE QUAI #3



DECAUX EN A RÊVÉ, LA COMMUNAUTÉ L'A FAIT
"Fière de ses rues", arpente la Communauté urbaine, à l'effigie de sa ville centre pour encourager les Marseillais a devenir propre ou ses agents de la propreté à encore mieux œuvrer, on ne le saura jamais, tant l'ambiguïté est de rigueur...
Une ambiguïté moins certaine mais tout de même qui pose question: Depuis peu, chers pendulaires que nous sommes, heureux de voir refleurir de beaux abris bus accessibles, avec un vrai plan de réseau et un vrai nom d'arrêt affichés, celui qui arpente les rues, les espaces et les réseaux de cette ville doit vous avouer sa profonde déception et son découragement. Définitivement convaincu, qu'enfin, le badaud invétéré que je suis, puisse trouver refuge piétonifère en pleine ville avec l'avènement du tramway et de ses abords remodelés, sans trop stresser face à l'automobile, au scooter, au vélo sauvage et aux heures d'affluence de l'appétit grandissant, que néni!
A coup de sombre justification financière, il est un divin enfant appelé Decaux, qui nous rappelle que sans lui, fini le "beau mobilier urbain" design, intégré et "communicant". Mais quel coût a ce coût, si ce n'est un foisonnement sans limite et sans respect des espaces nouvellement conçus? Que justifier devant de telles aberrations, notre Canebière ne sera-t-elle donc jamais que la Canebière (pour ne parler que d'elle).
Faut-il s'y faire ? Difficile, quand au détour de cette avenue mythique, plus que belle, les derniers endroits où le piéton pouvait enfin être roi, une sucette publicitaire, dont la largeur pile-poil correspond à celle du cheminement, vient nous barrer la route! Espace sacrifié pour qu'un seul puisse bénéficier du profit que peut susciter une artère où traînent des milliers de personnes tous les jours, et pis encore, des centaines de véhicules par heure. Alors à quoi bon justifier des efforts permanents que la collectivité envisage à coup d'études de plusieurs centaines de milliers d'euro pour une meilleure accessibilité et un véritable confort d'usage, quand on n'est pas encore capable (compétent?) de résister (maîtriser?) notre afficheur national.
Ce sera toujours dur d'être piéton finalement. Le tram n'ira pas partout, le vélo reste dangereux, marcher demeure le parcours du combattant, et quand bien même les jours calmes on pourrait en profiter, je me dis que la voiture est encore le meilleur moyen de transport dans la ville.

Appel général: Vraiment, devant tant d'incohérence, d'inconscience et d'omnipotence libérale, j'en appelle à tous les décideurs, spécialistes, techniciens et afficheurs, à réfléchir ensemble! Je vous en prie, mettez-vous à penser et à faire la part des choses avec courage! Que les choix soient au moins justifiés, mais pensez enfin à l'individu dans la ville. Continuez à faire disparaître tous les petits efforts positifs avec de tels agissements non maîtrisés et ce n'est pas que la bataille que vous perdrez.
L'ère urbaine actuelle est exigente mais les décisions d'aujourd'hui engagent sa survie pour les décennies qui arrivent et doivent garantir des modes de vie durables et apaisés à 80% d'une population happée par la ville. Que doit-on encore éprouver pour démontrer que l'enjeu se situe dans la rue, aussi, et surtout?

lundi 21 juillet 2008

BIENVENUE SUR LE QUAI #2




L'homme dans son milieu naturel s'adapte. Lorsque l'espace dans lequel il évolue est urbain, la question reste entière. Qui de l'homme ou du milieu doit s'adapter à l'autre?

Les paysages urbains, majoritairement façonnés par le main de l'homme, et surtout conçus et réfléchis par des spécialistes, laissent parfois pantois quant aux choix des végétaux, arbres et arbustes. Un des aspects de l'accessibilité des espaces publics, comme la simple et basique libre circulation sans obstacles au sol, nous paraît naturellement pensée. Certes; mais les obstacles en hauteur paraissent souvent peu évocateurs alors qu'ils existent réellement.

La mode du surnaturel.
Ville ou village, même combat! Haro sur le minéral pour les beaux yeux du citadin, qui ne veut surtout pas voir qu'il habite en ville et souhaite sans attendre voir sa rue ombragée de beaux platanes bien denses et hauts, au tronc centenaire si possible, afin qu'il lui porte l'ombre nécessaire apaisante aux tumultes quotidiens de sa rue, de son quartier. Quoi de plus naturel? Et de même lorsqu'il s'agit de nouveaux travaux d'aménagements! Il faut déjà de grands arbres, même si la rue et les trottoirs ne sont pas terminés. L'implantation en saison étant un mal nécessaire, notre citadin piéton aura ses arbres adultes coûte que coûte 6 mois avant la fin des travaux, au risque de lésions accidentelles irréversibles (coupes arrachages, écorchages vifs, etc.) par les engins qui y circulent encore!(Marseille - Rue de la République - 2007)
Mon Maire a rêvé de la rue principale du village réaménagée en voie verte et en parcours du combattant pour les automobilistes de sorte qu'en alternant chicanes et "gendarmes couchés" et "coussins berlinois", même les cyclistes n'y vont plus. Les panneaux "30" ne servent à rien mais il y faudrait quand même des panneaux signalant la présence régulière des piétons sur la voie routière, et ceux-ci manquent! Mal conseillé par un architecte en mal de notre star des années 70 Cloclo, ce professionnel a cru bon de préférer de jeunes magnolias plantés au centre de la largeur des trottoirs du village. Malchance! Les magnolias ont une envergure équivalente à celle des trottoirs en largeur, certes, ils présentent aussi un très beau feuillage, dès la base de leurs troncs. Autant dire que si les trottoirs ne sont pas fait pour les chiens, ils ne sont donc pas faits non plus pour les piétons mais bien pour le végétal en plein épanouissement.(Saint Nicolas de la Grave, Place de l'église - Tarn et Garonne - juillet 2008)
Enfin, ce matin, obligé de finir mon trajet habituel de bus... à pied, je me suis retrouvé à devoir traverser une belle placette aménagée en boulodrome, agrémentée d'une belle ombre épaisse mais un peu basse de plafond! Avez-vous déjà essayé de passer sous un mûrier-platane de manière aisée? Non seulement ces arbres produisent des fruits qui tombent vite et s'incrustent en une espèce de mélasse noirâtre dans le sol, le pire est que ces arbres adultes ont un houppier dont la base se situe en moyenne qu'à 1m70 du sol en moyenne... Les pieds dans la mélasse et la tête dans les houppiers, quoi de plus naturel que l'espace urbain!... (place de la Major, Marseille - Juillet 2008)

jeudi 11 octobre 2007

LA GESTION DES INTERFACES

Le but de ce blog n'est pas de dénoncer telle ou telle inéfficacité de la collectivité publique sur sa gestion et sa conception de l'espace public urbain.
Mais au contraire de l'aider à œuvrer pour une prise de conscience collective!

Il peut également collaborer à dénicher, tout-de-même, quelques perles rares d'inaccessibilité, si vous en trouvez... photos à l'appui.

mercredi 10 octobre 2007

BIENVENUE SUR LE QUAI #1

Bien évidemment, le but n'est pas d'imaginer évoluer sur les quais du Vieux Port avec un retour d'un siècle. Il reste cependant intéressant de comprendre et d'anticiper les faits qui ont participé au délabrement des conditions de circulation dans le champs public.
Les époques se suivent et accumulent chacune leur lot d'utilisateurs supplémentaires des espaces publics urbains, en réponse à une urbanité en perpétuel mouvement, en amélioration continuelle des services que les centres villes peuvent offrir.

Par définition , l'espace public appartient à tous, et il appartient à tous de le partager, le respecter et le protéger contre la privatisation où les dérives envahissantes des intérêts particuliers.

Nous en arrivons ainsi à poser la question du partage de cet espace, qu'il soit rue, trottoir, piste cyclable, passage piéton, terrasse, allée, parc ou jardins, mais aussi bâtiment administratif et équipement public, véhicules de transports en commun etc.
Nous sommes tous des usagers de ce champs libre mais aménagé, liés à des exigences de déplacement principalement, mais avec des objectifs d'usage et d'efficacité différents. Lorsque l'espace partagé devient trop exigu, nous pouvons parler de conflit d'usage.
C'est à la collectivité en charge de l'entretien et de la réalisation de ces espaces publics de gérer les différents types d'usage pour en limiter les conflits.

Face à la multiplicité des moyens de transport, à la saturation de certains itinéraires, aux contraintes environnementales d'hygiène et de sécurité, aux tendances et aux exigences du citoyen chaque fois davantage conscient de son empreinte écologique, est-ce toujours aussi facile de gérer les susceptibilités?

Aujourd'hui, nous nous préoccupons, à très juste titre, de l'accessibilité des espaces publics et des transports publics en priorité pour les personnes handicapées et plus généralement les personnes à mobilité réduite.

Alors que la ville devient une jungle d'obstacles aux déplacements individuels et collectifs, ne faut-il pas dés lors penser une accessibilité générale des espaces (lignes, points, surfaces) pour l'ensemble de la population (valides et moins valides) sans entamer une ségrégation des usagers motorisés, non motorisés, handicapés ou non?